dimanche 4 juillet 2010

René Char, "Allégeance"

(my town, KonradB, deviantart.com)

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima ?

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas ?

1 commentaire:

Romain TEISSEDRE a dit…

salut,
je suis très surpris par ton style de poèmes. c'est à la fois très doux, une balade et en même temps très consistant.
ça m'interesse beaucoup étant donné que moi même j'écris.
Mon blog lanotedelaredaction.blogspot.com parle plus des sujets polémiques, des buzz médiatiques.

Mais j'ai un blog plus personnel ou j'écris comme toi de la poésie. Si ça te dit de me lire et de me donner ton avis je te laisse le lien :
http://www.myspace.com/rowain/blog

a bientot