lundi 15 mars 2010

Aujourd'hui

Un doux sourire plonge dans mon lit depuis la fenêtre de soleil. Mes draps s'ébattent en silence, l'assourdissement est proche. La lumière, en paillettes, disperse le regard sur les murs de la chambre. Tiédeur d'enfant.

Au-delà, un monde de grandes personnes, des avenues grises, et des horaires. Dehors des bruits, des chantiers qu'on construit, un avenir qu'on bricole. Je ne ferme pas les yeux, j'écoute de mon bord lointain les gens qui vivent autour. J'écoute absente.

Lent tourbillon des heures amollies sur la ville. Suspension de l'idée, au bout de la plume, du geste vers l'autre. Isolement. Sans doute au bout d'une branche une feuille s'agite. Mais ici rien ne bouge. Humeur noire qui s'écoule, sous l'éclat blanc du ciel, canaux gris, langueur qui pénètre.

Même les larmes ne savent plus naître, dans l'embrassade brune des clairs après-midi. Même les larmes, même la tristesse, s'éclipsent, persistent. On m'a dit que c'était décollement, adhérence en péril, effets sans cause : mélancolie.
Ou encore moins, grain de sable qui gratte un coin de l'âme, mot qui reste de travers, ou regard qui ne passe pas.

Dans la chambre close, on n'est jamais seul.

Souffle sans fraîcheur. Morne-ité. Encore sourire, qui ne perce pas.
A quoi bon tout cela ?
C'est un retour des vieilles rengaines d'assoupissement, à l'ombre des classeurs ? C'est une facilité, ce sont les mots qui s'échappent et qu'on écrase sur la page ?

C'est aujourd'hui, tel qu'il me vient.

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