mardi 6 mai 2014

Tides of time

Trois gouttes d'encre sur la page, trois larmes tombées dans la nuit à travers le filet lâche de mes pensées. 
Trois fois le tour de ton corps, trois fois la lame aiguisée des souvenirs qui vient fouiller le coeur, remuer l'intérieur.
Trois lignes en fragments qui pointillent sur la page, destins à peine tracés, non fléchés. Trois flashs de musique qui viennent cramer la tête, assourdir la conscience, tromper l'attente. Accrocher le regard et griller les rétines dans un dur abandon des sens.
Encore une fois, encore une, à ressasser tout ça - à oublier tout ça en dansant, en jetant des morceaux de moi là, au milieu des gens, pour tout habiter, pour dévorer les autres, me rassasier enfin - jamais ? de mon besoin des autres.
Trois sourires échangés dans un clair obscur de stroboscopes, et le rail tortueux de mes désirs qui se courbe, qui s'hérisse et poursuit tout délirant sa course aux dérives profondes.
Trois notes, trois mots, des mots encore par centaines - qui effacera le plus vite ton visage qui saura tant triturer ton souvenir que tu disparaîtras dans le noir des rythmes, dans le souffle humide de la foule et son agitation glaçante.

Désarticule à travers l'orage grondant des sons, ploie l'échine sous la caresse brutale des notes. Trois fois remets en jeu tes certitudes et brille dans le noir, brillons du noir si dur si froid si beau, je veux brûler tes étincelles. 

Danse la courbe du réel qui se cambre, qui vrille et craque.
Attrape-moi.

Aucun commentaire: