jeudi 1 mai 2014

Aperçus

Des scènes de beuverie lasse dans une auberge mal famée, ou une séance de cinéma entre deux amants tranquilles et tristes, qui ne se parlent plus. Un coin de tapisserie racontant les exploits perdus d'un sombre chevalier errant. Une atmosphère lourde, étouffante, où pèse une musique violente et où s'acharnent les corps à se rencontrer encore - peut-être un souterrain où on s'éclate dans les rave parties du futur. Une scène de soleil levant sur un lac endormi, qu'observe un seul témoin perdu dans ses rêveries, avec aussi sans doute, quelque plume à la maison, où le coeur à l'orage. Ou bien plus vaste, plus grand, plus ambitieux : une histoire de lecture effrénée, dans une bibliothèque où pourrissent les livres, où la page tourne sans qu'on ait plus besoin de la tourner, où le temps attend l'oeil qui lira la fin, pour déclencher son sortilège séculaire.
Un vaisseau venu d'ailleurs, transportant une cargaison d'extraterrestres bien comme il faut, incompréhensibles et affreux. Une langue à décoder, à apprendre, pour communiquer. Une langue inconnue qui s'empare de la Terre, se répand comme un poison,  parasite les hommes... Un langage qui nous détraque et parle à travers nous. Qui nous parle.
Ou encore : quelques vers sur les cimes étourdissantes du monde, où chacun verrait jusqu'où il veut voir. Une vue imprenable, sur nos chimères et nos fantasmes.

Aujourd'hui, j'effleure seulement.


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