On attrapait les fleurs volantes
Coupées par les têtes chenillardes
Les mastodontes d'acier rasaient la campagne
Et faisaient mousser l'air
Poussière pollen on courait derrière les monstres
On attaquait les bêtes hurlantes
Qui sifflaient la moisson
Jouer attraper les herbes folles filantes
Tomber à terre dans la poudre brûlante
Marteler des poings, cogner pour rire
Se rouler dans le crin dru des champs
Entendre les hommes gémir
Sous le soleil fondu, souffler en cadence
Voir les regards des femmes guettant la tempête
Et toujours le lourd fracas des machines
Aux têtes avides dévorantes
Alors rire dans la tension du soir
Rire de se cacher de se chercher
Sous les foins, au seuil de la grange
Face au soleil qui tombe dans le champ
Un coup de feu partait au ciel
Claquait dans les étoiles naissantes
Pour sonner la fin du labeur
Nos rires s'étouffaient en bâillements
On rentraient bras fatigués
Mains blessées genoux sales
Le sourire au visage sous l’œil des mères
Le sourire las des enfants indomptables
Dans le lit c'était un dernier salut
Un caillou encore jeté sur une fenêtre
De la paille du jour retrouvée sous les draps
Et le sommeil trouble des rêves
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