vendredi 31 octobre 2008

Spirale


Ce n'est pas de la mauvaise volonté, loin de là. Simplement la perte de l'habitude, le réflexe tout comme le besoin qui se délavent. Et ça fait de gros trous d'absence, sur mon blog, où finalement quelque chose se révèle peut-être, dans les silences, dans l'à-côté du papier. Ce qu'il est dense, pourtant!, indescriptible, inenvisageable, ce rythme qui habite mes jours, leur laissant une indolence dont le coeur bat trop vite, désynchronisé...

Les questions viennent moins souvent qu'auparavant agiter mes pensées au-dessus du gouffre de l'avenir, et si j'ai les pieds qui pendent dans le vide, la position me plaît.
Je sens l'équilibre fragile se tisser, progressivement, bâtissant sa structure éphémère entre visages et lieux familiers, aimés, espérés.
Je sens que j'ai besoin de cette perception magnifiquement défigurée pour écrire.
Je sens que tant qu'elle ne sera pas pleinement là, ça pourra attendre.

Attendre... Il y a trop de choses dans ce mot; promesse, crainte, impatience, désillusion. Un sursaut de corps brisé, qui se redresse sous la main rigide du temps, et déploie sa silhouette entière. Comme une liberté qui rechigne et se fait désirer. Ce que j'ai hâte de voir à nouveau! Mais ces choses là ne se décident pas. On se les prend en pleine gueule, un matin de crachin. Dans la succession des parapluies qui tapissent les rues, dans le coup de burin des talons frappant le pavé, dans l'espace qui disparaît entre deux corps, insensiblement, au fil des jours...

Je maîtrise le ralenti du monde, et cherche à oublier.
Pour retrouver.

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