jeudi 9 octobre 2008

Histoire collective


Alors, non, je n'ai pas vraiment fait exprès. Mais il se trouve que ça tombe assez bien.
Bon, reprenons plus clairement.

Ceci est le 100e message que je poste sur mon blog. Je ne réclame ni bougies, ni pièce montée dégoulinant de caramel. Simplement que vous m'aidiez à continuer ce petit bout de texte orphelin, qui a du mal à trouver, d'abord une suite, et puis une fin.

Alors, si ce n'est pas assez clair pour vous, voilà ce que je vous propose: une Histoire Collective. Cela faisait longtemps que j'y pensais. J'ose espérer qu'au moins deux personnes auront assez pitié de moi pour tenter le coup (ce qui permettrait en plus de justifier le nom de ce post, parce qu'à trois, oui, c'est collectif!). Quoiqu'il en soit, je vous confie le soin de ce cher Hector. Les idées farfelues et tordues sont plus que bienvenues. Surprenons-nous, surprenez-moi. J'ose me reposer sur vous de mon absence d'inspiration (provisoire...).


J'espère ne pas avoir à faire de menaces pour que vous vous jetiez à l'eau (noooooooooon, Aurélie! Cesse de nous abreuver de posts super-trop-méga-longs et radoteurs!...).
Postez la suite dans les commentaires! (je pourrai l'ajouter ensuite au corps du post...).

***

La nuit était enfin tombée. Hector n'en pouvait plus d'attendre. Il était resté cramponné aux rideaux grisâtres que des trous rendaient miséreux en plus d'être de mauvais goût, guettant sans répit les traces de clarté que le crépuscule ne pouvait s'empêcher de laisser derrière lui. Il haïssait ce soleil qui, même à la nuit tombée, refusait à la nuit le droit de jouir des heures pleines du clair de lune, et qui trainaillait trop souvent, sous formes de frisottis de nuages rouges et roses, et cachait les étoiles peureuses.

Maintenant
que seules les dentelles de la lune paraient l'ombre nocturne, il allait sortir. Hector pris sa vieille cape de cuir à laquelle pendaient des cordons dorés et effilochés et sortit d'un pas décidé. Il parcourut des rues familières, mais bien différentes la nuit de celles sur lesquelles glissait son regard tout le jour durant, lorsqu'il traînait à la fenêtre. Maintenant, leurs méandres étaient moins chastes, ils adoptaient des poses lascives. L’opacité marbrait leurs trottoirs comme la peau blanche d'une vierge sous l'empreinte d'une main avide de posséder. Hector sentait l'excitation de ses périples interdis le reprendre. Il n'avait pas l'épée battant au côté dans son fourreau d'acier, ni le heaume luisant des preux de jadis; il n'avait que ses yeux couleur rubis, qui pouvaient tout voir, et sa plume taillée, prête à être trempée dans l'encre du ciel de plomb pour déposer sur les parchemins de l'histoire les secrets dont on l'avait trop longtemps privée.

Hector ne croisa personne pendant un long moment. Lui tenaient compagnie ses pensées funestes, empreintes de vengeance et de dérision. Un chœur de sœurs poussait non loin de là la chansonnette. La mélodie piquante et joyeuse se mua rapidement en de longues complaintes artificielles au regard du velours profond dont se recouvraient les choses, êtres et bâtiments, à l’heure de minuit. Il y avait comme un hiatus entre les notes criardes tirées de cordes vocales cloîtrées depuis trop longtemps dans des corps vieillis, et le naturel sublime du soir, qui vous envoûtait sans ensorcellements, qui vous prenait aux tripes sans chercher à séduire par de vagues déhanchés vulgaires.

Sous le lampadaire de la Rue Nouvelle, près du faubourg, Hector s’arrêta, alluma une cigarette déjà entamée. Une clope de la nuit dernière. Il préservait ce rituel, toujours. Terminer la clope de la vieille la nuit suivante. Ainsi il se sentait l’âme de l’artisan cousant ses morceaux de vie noctambule les uns aux autres, non pas tant pour former une sorte de patchwork temporel que pour marquer la continuité de sa vie nocturne. Pour donner une cohérence à son extase obsessionnelle pour la déesse Nuit.

***
(la suite, par Junko)

Hector déambulait sans but dans ces rues qu'il connaissait dans leurs moindres ombres nocturnes. Il errait, comme cela lui arrivait rarement. En temps normal, ses promenades nocturnes n'étaient pas des errances mais une sorte de travail de cartographie, une enquête silencieuse qui se menait pas à pas. Mais malgré ses sombres pensées du jour, il ne parvenait pas à concentrer son esprit, à le tendre aux moindres détails comme il le faisait presque naturellement. Pour quelles raisons ? peut-être que la nuit se dévoilait d'avantage ce soir-là, peut-être que le défi ne lui paraissait plus à la hauteur de ses espérances. Peut-être surtout qu'à force de ruminer les mêmes ironiques idées de vengeances, la lassitude le gagnait. Et pourtant...

Des images lui revenaient en mémoire. Au lieu de se focaliser sur cette nuit et cette plume, son plus fidèle allié dans sa quête, il revoyait son père, ainsi qu'Adèle, et enfin Aloysius, son mentor en quelque sorte, mais qui avait si souvent moqué son fanatisme. Car il était fanatique ; la religion l'indifférait, la politique plus encore ; mais des personnes auxquelles il tenait, des sentiments qu'il inspirait et qu'on lui inspirait, il était fanatique. Sans concession, sans demie-mesure, il avait pu mettre son entourage le plus proche à rude épreuve. Combien d'ennuis cela avait pu lui coûter, il ne le savait que trop. Adèle...

C'est pourquoi il marchait dans ces rues, c'est pourquoi il avait choisi le soir, moment de la journée qu'il préférait entre tous et qui avait de plus l'avantage de lui permettre de se fondre, silencieux, dans la ville qu'il aimait et craignait tout à la fois.

***
(la suite, par Tsum)

Oui, vraiment. Il aimait cette ville. Sa petite touche baudelairienne, sans doute.

Perdu dans ses songes, il ne vit pas la petite créature qui s'était avancée vers lui, ombre découpant la lueur des lampadaires, plus silencieusement que le mutisme de la lune.

"Vous ne trouverez pas le repos ici", s'écria une petite voix désagréablement aiguë, perçante jusqu'au bout des typams. "Partez ! ". Hector ne distinguait pas le visage, les yeux de l'étrange inconnu. Par curiosité, mêlée de peur, il tenta de se rapprocher... en vain. La créature se dérobait à lui. Il voulu attraper ce qui lui tenait lieu de membre inférieur...

Oui vraiment, il aimait cette ville. Songeant à cela, il s'assit sur un banc. Il regardait le ciel, mélasse sombre jaunie par les lampadaires. Soudain, une main se posa sur son épaule.

Oui vraiment, il aimait cette ville. Il...Hector se réveilla, dans son lit, les pieds froids.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Hector déambulait sans but dans ces rues qu'ils connaissait dans leurs moindres ombres nocturnes. Il errait, comme cela lui arrivait rarement. En temps normal, ses promenades nocturnes n'étaient pas des errances mais une sorte de travail de cartographie, une enquête silencieuse qui se menait pas à pas. Mais malgré ses sombres pensées du jour, il ne parvenait pas à concentrer son esprit, à le tendre aux moindres détails comme il le faisait presque naturellement. Pour quelles raisons ? peut-être que la nuit se dévoilait d'avantage ce soir-là, peut-être que le défi ne lui paraissait plus à la hauteur de ses espérances. Peut-être surtout qu'à force de ruminer les mêmes ironiques idées de vengeances, la lassitude le gagnait. Et pourtant...

Des images lui revenaient en mémoire. Au lieu de se focaliser sur cette nuit et cette plume, son plus fidèle allié dans sa quête, il revoyait son père, ainsi qu'Adèle, et enfin Aloysius, son mentor en quelque sorte, mais qui avait si souvent moqué son fanatisme. Car il était fanatique ; la religion l'indifférait, la politique plus encore ; mais des personnes auxquelles il tenait, des sentiments qu'il inspirait et qu'on lui inspirait, il était fanatique. Sans concession, sans demie-mesure, il avait pu mettre son entourage le plus proche à rude épreuve. Combien d'ennuis cela avait pu lui coûter, il ne le savait que trop. Adèle...

C'est pourquoi il marchait dans ces rues, c'est pourquoi il avait choisi le soir, moment de la journée qu'il préférait entre tous et qui avait de plus l'avantage de lui permettre de se fondre, silencieux, dans la ville qu'il aimait et craignait tout à la fois.

PS : Je n'ai plus les idées très claires, pardonnez moi si je raconte n'importe quoi...

Lineyl a dit…

PS: Adèle, comme euh... Adèle la marmotte??

Anonyme a dit…

Mais non inculte ! :p comme Adèle H. !

KhâlmarTsum a dit…

Oui, vraiment. Il aimait cette ville. Sa petite touche baudelairienne, sans doute.

Perdu dans ses songes, il ne vit pas la petite créature qui s'était avancée vers lui, ombre découpant la lueur des lampadaires, plus silencieusement que le mutisme de la lune.

"Vous ne trouverez pas le repos ici", s'écria une petite voix désagréablement aiguë, perçante jusqu'au bout des typams. "Partez ! ". Hector ne distinguait pas le visage, les yeux de l'étrange inconnu. Par curiosité, mêlée de peur, il tenta de se rapprocher... en vain. La créature se dérobait à lui. Il voulu attraper ce qui lui tenait lieu de membre inférieur...

Oui vraiment, il aimait cette ville. Songeant à cela, il s'assit sur un banc. Il regardait le ciel, mélasse sombre jaunie par les lampadaires. Soudain, une main se posa sur son épaule.

Oui vraiment, il aimait cette ville. Il...

Hector se réveilla, dans son lit, les pieds froids.

KhâlmarTsum a dit…

J'ai essayé de relancer l'action, mais j'ai complètement cassé votre move...
Je crois qu'il faut que le démiurge auréliesque de ce blog intervienne...

Lineyl a dit…

Hum... le démiurge auréliesque de ce blog est enfoncé dans un canapé, la tête sous la couette, la jambe ramollie et tout son être lutte pour tenter de retrouver un peu de dignité... en vain.
Ceci explique peut être cela.
Je doute que la convalescence soit propice à l'écriture. Toutes mes excuses.

KhâlmarTsum a dit…

Tu as raison. Trop de projets tue le projet. EN parlant de projet, n'oublie pas de m'envoyer un mail récapitulatif !