lundi 21 avril 2008

La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent (Camus)



Et voilà. This is it. What else?

Et oui, qu'ajouter de plus? Qu'on se serrera les coudes? Qu'on y arrivera, que ce n'est pas la fin du monde, que ça passera plus vite qu'on se l'imagine? Oui, oui, oui... et les litanies habituelles, qu'on répète autant pour encourager autrui que pour se rassurer à travers la silhouette étrangère de l'autre, différente et pourtant si semblable dans sa teinte pâle et son frémissement de stress, tendu, prêt à péter.

Quelles que soient les affirmations, les visages ne mentent pas. Tout ça forme un grand cocktail d'émotions et de transes multiples,... Seul point commun, le regard. Tendu dans la même direction. Il paraît que les grands miracles soutiennent les ferveurs collectives. On ne risque pas de décevoir le bon Dieu, alors. Et tous ces éclats d'agitation, de fatigue et de soulagement, c'est notre petit feu d'artifice. Grande prière, qui vaut moins par le secours qu'on demande que par le secours qu'on se donne à soi-même par elle.

L'enchaînement sur le mot est aisé: "aide-toi, le ciel t'aidera". "Qui ne risque rien n'a rien".
Des paroles un peu creuses pour une vie trop pleine (et dont on sort parfois vidé).

Après tout, croyez-vous que le monde se foute de tout ça? Le ciel n'a même pas pris la peine de revêtir sa toge d'apparat. Pas de soleil. Pas d'escalier au velours rouge et de flashs crépitants. Pas de trompettes sonores, d'affiches placardées sur les murs lépreux de Paris. Pas même, dans les yeux des passants, de p'tits sourires compatissants, de zestes de tendresse et de signes d'encouragement. Un grand vide. Un grand plein. L'impression que le monde à chaque minute joue à la corde à sauter; ça rebondit, ça gargouille dans l'estomac bordélique de l'univers. Faim de quoi? Faim d'une fin, d'un "The end" et d'un générique à la fin du film?

Trop tôt pour penser à la retraite. Combemale l'a dit bien mieux que moi. De l'élégance. Est-ce vraiment ça? De la simplicité. De la foi. Après tout, ces mots ne recouvrent rien qu'une seule et même chose qui montre des faces différentes à des personnes différentes. Et comme un point de vue n'est jamais qu'une vue à partir d'un point...

Point. Vue. Cercle. Cycle. Recommencement. Dépassement. Un bouillonnement de vie; une indifférence cynique; un frisson de challenge; un zeste d'angoisse; un sourire incertain; une présence, une certitude au milieu du flou.

Demain.
Demain un autre jour. Comme les autres jours. Comme aucun autre jour. La vie. Pareille. Différente.

Bonne nuit à tous. Éteignez les lucioles, fermez les lumières des cerveaux excités. Toute réflexion prolongée tard dans la nuit visant à la détermination des réponses à des questions aussi vastes que : pourquoi? comment? et si... et si? pouvant être néfaste pour votre petite personne sans apporter d'éclaircissements essentiels pour l'avenir de l'espèce humaine, soyez brefs. Soyez la précision du fleuret et la souplesse de l'arc.

Camarades d'armes, rompez.

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