samedi 24 mai 2008

Corpus, oris: le corps


Elle passait ses mains humides sur les pétales d’une rose
Les gouttes y dessinèrent des arcs d’or
Et ça sentait si bon dans le jardin d’été
Une douce canicule étouffait les jupes pâmées sur l’osier des chaises

Une femme éleva la voix
De ses lèvres ouvertes une note pure, gémissante comme une lyre
Flotta dans l’air troublé de chaleur Des mains battaient
Un tambourin, des pieds frappaient la roche des terrasses grises

Les oliviers sommeillaient sous le sable brûlant
Les rubans ocres des chairs d’Orient nous ensorcelaient
Nous respirions avec peine oppressés par cette fougue
Chaude comme les tentations de nos amours charnels

Midi assommait nos souffles de ses bourdonnements
Des rythmes langoureux brisaient dans l’air leurs corolles odorantes
Les danseuses avaient la grâce de nos déesses
Dont les bras confondus en mirages tourmentent les coeurs

Les lèvres se faisaient désireuses de boire
Tous ces corps et ces sons mêlés aux saccades de l’encens
Le sourire d’une vieille passant le seuil dans la lumière jaune
Avait la blancheur des ongles des vierges

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vois que Devdas t'a inspirée :)Rappelle moi, cette musique, c'est quelle scène déjà ?

Et j'aime beaucoup ce poème... il est vraiment très suggestif, et on s'y laisse prendre. :)

Lineyl a dit…

Je crois que c'est la chanson du début, lorsque Paro parle de la flamme qu'elle a allumée pour Devdas et qu'elle n'a jamais laissé s'éteindre... En fait ma mère a regardé le film hier soir et j'ai revu quelques petits bouts... Vraiment superbe, je trouve qu'on apprécie encore mieux la 2e fois!

Unknown a dit…

je proteste.
Arriver sur une page blogesque qui resplendit de couleurs chaudes et de mots charnels, avec la musique Devdas qui subrepticement se déclenche... c'est trop d'émotions d'un coup.
:)