mercredi 21 mai 2008

Glace


Et un mot, un seul, vint mourir sur tes lèvres
Ce fut comme au printemps nos idéaux baignés d'aurore
Des montagnes bleuies du froid vermeil

Reflux en mousse de souvenirs
Vague où les phrases coulent des cieux qui se brisent
Et d'où tombe la neige

Ta tête blanche balançait des ans sans poids
Indolores dans leur cristal pâle
Tes regards voilés refroidissaient nos mots

Le chant du rouge astral astiquait les feuilles
Nos reflets luisaient, doux
D'oubli. Tes doigts crispés, sur le bord des âges

J'étais le souffle à ta bouche muette
Rameaux d'ombres fantômes, ivresse déchue
J'étais l'anse de ton repos mortel

"Je me souviens"... et tu disais
Refrain inerte où les doigts du pianiste ont mangé les touches
Brouillon d'amour; ce qui reste d'une vie

Et un silence, sans fin, résonnant des échos des coeurs
Qui meurent. A Phoebus qui sourie, grand Prince
un oeil se clôt. Défunte.

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