lundi 10 mars 2008

Comeback

Ça s'en va et ça revient, c'est fait de tous petits riens
Ça se chante et ça se danse et ça revient, ça se retient comme un chanson populaire...
***


Eh oui (eh oui), avec le temps, va, tout s'en va (y compris les vacances). C'est la rentrée. Peut-être un peu moins de cernes sous les yeux des gens, et encore... Au moins autant de bâillements dans les bouches! Il nous a fallu, nous, valeureux béhèles, braver aujourd'hui moult dangers pour affronter notre destin.
Jugez vous-mêmes.

Premier cauchemar : le réveil. Et encore, si c'était vraiment un cauchemar, ça voudrait au moins dire que vous rêvez encore. Ça voudrait dire que vous n'auriez pas à vous cogner le pied (le petit orteil droit, celui qui s'en prend toujours plein la gueule quand vous avez tellement du mal à ouvrir les yeux que vous confondez votre bibliothèque et la porte de la chambre...) en sortant du lit, à trébucher sur ledit réveil qui serait retombé, après avoir effectué un vol plané spectaculaire à travers la chambre, éjecté par votre force surhumaine et remarquable pour l'heure matinale, sur la moquette au milieu des chaussettes sales.

Mais bon, il semble malgré tout que ça ait sonné. Que vous ne rêviez pas. Et avec un peu de chance, que vous soyez déjà en retard.

Deuxième épreuve : quitter son pyjama. C'est encore faisable, pour peu qu'on prenne soin de prendre appui sur le dossier de sa chaise de bureau, et qu'on n'ait pas l'orgueil de prétendre être capable de faire des acrobaties gymnatesques à 6h30 du matin alors que les piles vacillantes de bouquins qui traînent sur le bureau témoignent de façon flagrante qu'on n'a pas passé la nuit à rêver seulement au prince charmant _ mais aussi à torturer des équations de maths et autres délices...

Plus dur : s'habiller. Le principe est simple : on commence par les sous-vêtements (c'est plus facile), on attrape un pantalon, un T-shirt, un pull. Rien qui ne soit à la portée du premier glandu venu ("même un demeuré avec des moufles y arriverait", dixit Commissaire Gibert). Pourtant, l'enjeu est là (eh oui...) : rien ne sert de quitter votre pyjama si c'est pour arriver fringué(e) dans une tenue si ... étonnante qu'elle pourrait finalement laisser penser que vous l'avez gardé! Certaines personnes, je le sais bien, ont l'incomparable atout de ne pas se préoccuper de ces questions bassement matérielles, ou d'avoir une grâce et une classe naturelle qui leur donne l'air de Barbie ou de Ken en tenue de soirée alors que les autres bavent encore dans leurs croissants. Pour moi, ça reste, tous les matins, le même enchaînement : j'avance en baillant, les lunettes me glissant des yeux, vers ma penderie, j'ouvre le placard, et là...

Je bug. Mes yeux balaient, dans un va-et-vient d'abord lent, puis de plus en plus agacé (sans que pour autant cela change quelque chose à la situation), la file des cintres agglutinés ("je hais les cintres", dixit Desproges) sur lesquels se balancent mes pantalons (goguenards). Au final, je finis bien par trouver quelque chose; l'opération est à recommencer avec les hauts.

Le résultat est un savant parcours de slalom qui se construit petit à petit dans ma chambre (du moins dans le peu d'espace qui n'a pas encore été envahi par des piles de livres, de Cds, des tas de pochettes et d'écharpes accrochées à tout ce qui présente de près ou de loin la moindre ressemblance avec un crochet) à coup de masses informes composées des vêtements qui ont échoué à l'examen du jour (et vraiment, oui, il n'était pas possible de mettre ce débardeur marron avec ce pantalon là si je voulais mettre ces boucles d'oreilles-ci!).

A ce rythme, on n'a pas fini, vous me direz... Une fois que toute cette petite machinerie s'est (un peu) mise en route, ça va mieux. On peut en rester là (au "mieux" qui ne correspond pas à un "meilleur" évidemment souhaitable mais souvent hors de portée de toutes nos éventuelles tentatives). Le petit déj' ressemble alors vaguement à une communion collective, silencieuse, brumeuse, où chacun barbote gentiment dans sa tasse de café et dans l'humeur morose que tout le monde prend soin d'ajouter à l'air de déprime collective qui traîne encore de la veille, ravi de voir qu'autrui a la même gueule (déprimée et blafarde) que lui.

Il arrive aussi, en ce qui me concerne, que tous ces efforts de si bon matin aient aiguisé ma langue et que je meuble seule la conversation pendant 10 minutes, à raconter des conneries, juste pour croire, ne serait-ce qu'un instant, que la journée pourrait être intéressante...

Normalement, après tout ça, votre esprit se met en veille; on branche le pilote automatique. Les pieds marchent tous seuls, évitant, avec une étrange vivacité et entièrement autonomes, les flaques d'eau et les "mange-graines".

Normalement...

Sauf quand la météo s'y met. Sauf quand Zeus, sûrement en colère devant votre manque de piété (c'est vrai, avouez-le, vous avez oublié vos trois offrandes quotidiennes au dieu Mankiw, vous avez indûment dédaigné la déesse Mimésis et êtes restés sourds aux sévères remontrances Koenig-Huyghensiennes), vous met au défi de braver le vent, la pluie, le froid, les trottoirs glissants, pour arriver en vue du clocher de cette bonne vieille église Saint Eteinne du Mont.

On aura bien mérité de "dormir" 3 heures de plus en maths. Dommage qu'il manque des coussins aux chaises de la 205.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ta vie à l'air horrible =)...

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'en matière de confort, on peut faire mieux :)
On devrait soumettre l'idée à notre cher Nico Ier. Permets moi de douter de son entière approbation. Il parait qu'on n'est pas assez réveillés comme ça pour ces délicieux moments (d'ordre 2) passés en sa compagnie():)

Et puis hauts les coeurs, nous n'avons plus de rentrée avant ... très longtemps ! ;)

Bisous
Léa

Anonyme a dit…

Léa...... ton commentaire qui se voulait réconfortant est franchement déprimant...

"nous n'avons plus de rentrée avant ... très longtemps"
Si ya pas de quoi avoir l'appel du vide avec ça...

Mais bon, j'approuve la proposition d'Aurélie, on devrait chacun apporter son coussin. Même si ça ferait tiquer quelques profs :)